J’ai assisté récemment à un débat entre deux médecins généralistes, ayant chacun plus de 70 ans, un ne croyant pas à l’effet des microalgues (M1), préférant les médicaments synthétiques et l’autre (M2) qui connait parfaitement les produits actifs extraits des microalgues et qui les utilisent au quotidien. Mon rôle était de comprendre la position de chacun.
M1 : Je suis médecin en médecine générale. Une patiente que j’essaie de soigner pour une fibromyalgie depuis de nombreuses années m’a dit qu’elle n’avait plus de douleurs avec la prise simultanée de phycocyanine (480 mg/j) et d’astaxanthine (16 mg/j). Elle me dit que c’est grâce à la densité de 24 g/l de la phycocyanine et au degré de pureté élevé qu’elle a réussi à ne plus avoir de douleurs. Je suis sceptique !
M2 : Oui je comprends que vous soyez sceptique car la fibromyalgie est une maladie complexe, chronique et souvent invalidante caractérisée par des douleurs musculosquelettiques diffuses, une hypersensibilité, de la fatigue, des troubles du sommeil, des troubles cognitifs et des symptômes associés, tels que des troubles gastro-intestinaux ou des maux de tête. Bien que son origine exacte ne soit pas totalement comprise, elle est désormais reconnue comme un syndrome de dérégulation du système nerveux central, impliquant une altération du traitement de la douleur (nociception) et une possible contribution de l’inflammation chronique de bas grade et du stress oxydatif.
M1 : J’ai pensé pendant longtemps que cette patiente était hypocondriaque et qu’elle exagérait. Etant formé médecin depuis longtemps, n’ayant pas étudié la fibromyalgie en particulier et voyant la position de mes collègues, je me suis rangé sur cet avis.
M2 : Pour les patients, être observé comme “exagérant” leurs symptômes ou “ne faisant pas d’efforts” peut être profondément invalidant psychologiquement. Les patients atteints de fibromyalgie font souvent face à une incompréhension de leur entourage, ce qui peut exacerber leur détresse émotionnelle et physique. Une étude de 2020 dans Journal of Psychosomatic Research montre que ces jugements peuvent aggraver les symptômes de dépression et d’anxiété souvent associés à la maladie. Votre scepticisme initial face à la fibromyalgie est compréhensible et reflète une attitude qui a été historiquement partagée par de nombreux professionnels de la santé. Cette perception a évolué à mesure que les connaissances scientifiques sur cette maladie ont progressé.
M2 : Mais pourquoi avez-vous pensé que la personne était hypocondriaque ? Je pense que votre scepticisme est tout à fait légitime, surtout en tant que médecin habitué à évaluer l’efficacité des traitements en s’appuyant sur des données rigoureuses. Pour répondre à vos préoccupations, examinons d’abord le cadre scientifique qui pourrait expliquer pourquoi la phycocyanine et l’ astaxanthine, bien que naturelles, pourraient influencer les mécanismes biologiques sous-jacents à la douleur dans la fibromyalgie, tout en comparant leur potentiel aux médicaments synthétiques.
M1 : Oui d’accord, c’est ce que je n’arrive pas à comprendre malgré les résultats de cette patiente. Vais-je pouvoir préconiser ce traitement à d’autres patients ?
M2 : Connaissez vous la posologie du traitement qui lui a été donné ?
M1 : 480 mg de phycocyanine dosée à 24 g/l et avec un degré de pureté important et 2 gélules d’astaxanthine de première qualité, soit 16 mg par jour. Au niveau du degré de pureté elle m’a dit ne pas savoir le chiffre, mais elle pense que le degré de pureté est supérieur à 3. Pour moi, tout cela est du charabia et c’est la raison pour laquelle j’ai voulu échanger avec vous.
M2 : Avant de parler des bienfaits de la phycocyanine et de l’astaxanthine, essayons de comprendre ce qu’est la fibromyalgie. A ma connaissance ( j’étais docteur de l’équipe de France judo également) les mécanismes potentiels de la fibromyalgie sont la sensibilisation centrale, le stress oxydatif, l’inflammation de bas grade, les altérations mitochondriales et l’énergie cellulaire. Concernant la sensibilisation centrale, des chercheurs ont trouvé que les patients atteints présentent une amplification des signaux douloureux dans le système nerveux central, en lien avec des altérations des neurotransmetteurs (glutamate, substance P) et une dérégulation des voies inhibitrices de la douleur. C’est confirmé par une étude de 2021 de Clauw DJ et al. « Fibromyalgie : une revue clinique ». Concernant le stress oxydatif et l’inflammation bas grade, des chercheurs ont démontré qu’une augmentation des espèces réactives de l’oxygène (ERO) et des cytokines pro- inflammatoires (IL-6, TNF-alpha) des patients atteints comparées à des sujets sains, confirment leur rôle dans les symptômes de fatigue et de douleur. Cela est confirmée par une étude de 2022, Albrecht PJ et al. « Le stress oxydatif et l’inflammation dans la fibromyalgie : preuves issues des biomarqueurs ». Et concernant les altérations mitochondriales et l’énergie cellulaire, d’autres chercheurs ont démontré que les mitochondries des patients atteints de fibromyalgie sont dysfonctionnelles, entraînant une réduction de la production d’ATP et une accumulation de stress oxydatif. Ces perturbations contribuent à la fatigue et à la douleur chronique. C’est confirmé par l’étude scientifique de 2023 – Montoya P et al. « Dysfonctionnement mitochondrial dans la fibromyalgie : un lien avec la fatigue et la douleur ». Notez cher confrère que toutes ces études n’arrivent pas d’Asie alors qu’aujourd’hui plus de 90% des études scientifiques proviennent d’Asie.
M1 : Je pense commencer à comprendre. Mais avant de parler des bienfaits, que pensez-vous de l’évolution de la fibromyalgie et de sa fréquence ?
M2 : Les estimations actuelles suggèrent que la fibromyalgie touche environ 2 à 4 % de la population mondiale, avec une prépondérance chez les femmes (environ 80 % des cas). L’augmentation apparente de la prévalence pourrait être liée à une meilleure sensibilisation des professionnels de santé, ainsi qu’à des critères diagnostiques (notamment avec la classification de l’American College of Rheumatology en 2010 et révisée en 2016). Au niveau des facteurs sociaux et de l’environnement, l’augmentation du stress chronique, des troubles du sommeil et de l’exposition à des facteurs environnementaux (pollution, perturbateurs endocriniens) pourraient contribuer à une prévalence accrue ou à une aggravation des symptômes. La fibromyalgie est également mieux reconnue comme une comorbidité dans d’autres pathologies chroniques (syndrome de l’intestin irritable, maladies auto-immunes, dépression), ce qui augmente le diagnostic global.
M1 : Alors expliquez-moi comment l’association de la phycocyanine et de l’astaxanthine peut avoir des bienfaits sur la fibromyalgie ?
M2 : D’accord. Préalablement voyons ensemble les bienfaits de la phycocyanine et de l’astaxanthine individuellement et ensuite l’action conjuguée des deux produits actifs. La phycocyanine est un pigment présent dans la spiruline. Elle est reconnue pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Mais tout réside dans la manière d’extraire naturellement la phycocyanine de la spiruline. L’efficacité provient de la méthode. Au niveau biologique, la phycocyanine réduit la production des espèces réactives de l’oxygène (ERO) et des dommages oxydatifs cellulaires et inhibe les médiateurs pro-inflammatoires, tels que le TNF-alpha et l’IL-6. La phycocyanine, à des doses suffisamment élevées et avec une pureté élevée (comme dans le cas de votre patient), pourrait réduire les douleurs associées à la fibromyalgie en modulant les voies inflammatoires et en diminuant le stress oxydatif. Une étude scientifique de 2021 a montré que la phycocyanine pouvait atténuer l’inflammation chronique de bas grade et améliorer les troubles liés au stress oxydatif dans des modèles animaux de douleur neuropathique (Frontiers in Pharmacology). Concernant l’astaxanthine, c’est un pigment caroténoïde extrait principalement de la microalgue Haematococcus pluvialis . Au niveau biologique, l’astaxanthine est un puissant antioxydant, environ 6 000 fois plus puissant que la vitamine C et elle réduit le stress oxydatif en modulant des réponses immunitaires et protège les mitochondries contre les dommages oxydatifs. Elle a des effets protecteurs sur les neurones et elle réduit la sensibilisation centrale. Une méta-analyse de 2022 (Journal of Translational Medicine) a souligné l’efficacité de l’astaxanthine pour réduire les marqueurs inflammatoires et améliorer la fatigue chronique dans des états associés à un stress oxydatif accumulé.
Quand au niveau synergique, les deux principes actifs travaillent ensemble pour réduire les mécanismes sous-jacents de la fibromyalgie. Notamment, ils vont travailler ensemble sur le stress oxydatif (une réduction combinée des ERO et une des capacités antioxydantes soulage les douleurs musculaires et améliore l’énergie cellulaire), l’inflammation chronique de bas grade (la modulation des cytokines pro-inflammatoires contribue à réduire la sensibilisation centrale et les douleurs diffuses) et l’amélioration de la fonction mitochondriale (une protection accumulée des mitochondries améliore la fatigue et les symptômes cognitifs).
M1 : Moi qui pensait que les microalgues et les produits actifs extraits n’avaient pas autant de bienfaits, je suis « scotché ». Je suis désolé, je vois en vous d’énormes compétences.
C’est indiscutable ! Mais que disent les preuves scientifiques ?
M2 : Bien que les données disponibles sur l’effet direct de la phycocyanine et de l’astaxanthine dans la fibromyalgie soient limitées, plusieurs éléments soutiennent leur rôle potentiel dans la gestion des symptômes. Concernant la phycocyanine, une étude clinique pilote de 2022 ( Complementary Therapies in Medicine ) a rapporté que des patients souffrant de douleurs chroniques neuropathiques avaient une réduction significative de leurs symptômes après 8 semaines de supplémentation en phycocyanine. Concernant l’Astaxanthine, un essai clinique de 2023 ( Nutrients ) a montré que des patients atteints de fatigue chronique ont vu leurs douleurs et leur fatigue diminuer après 12 semaines de supplémentation et concernant la combinaison des deux, les antioxydants combinés ont montré des effets prometteurs pour réduire les douleurs dans des études préliminaires, suggérant une possible valeur ajoutée de la co-administration.
M1 : J’ai été un idiot et vous m’en apportez la preuve.
M2 : l’important c’est de le reconnaitre !
M1 : Pour en finir, comment pensez-vous que le futur va évoluer ?
M2 : Les études des deux dernières décennies ont transformé la compréhension de la fibromyalgie et ont réfuté l’idée qu’il s’agirait d’une maladie imaginaire ou exagérée. Concernant la dysrégulation centrale de la douleur : la fibromyalgie est désormais reconnue comme un trouble neurobiologique impliquant une sensibilisation centrale (augmentation de la perception de la douleur par le système nerveux central). Les marqueurs biologiques : des recherches récentes mettent en évidence des anomalies physiologiques (inflammation de bas grade, stress oxydatif, altérations du microbiote intestinal, dysfonction mitochondriale). L’impact réel sur la qualité de vie : les études montrent que la fibromyalgie est associée à un handicap significatif, similaire à celui observé dans des maladies chroniques plus “visibles”.
M1 : Cher confrère en votre qualité de médecin spécialiste des microalgues et des produits actifs extraits des microalgues comme la phycocyanine et l’astaxanthine, quel est votre diagnostic ?
M2 : Votre réflexion et notre débat montrent une évolution importante dans votre compréhension de la maladie. Cette progression est essentielle pour :
– Valider les souffrances des patients : reconnaître que la douleur et les autres symptômes sont réels, même s’ils ne sont pas toujours expliqués par des examens classiques.
– Adopter une approche empathique : comprendre que les patients atteints de fibromyalgie peuvent être épuisés non seulement par leurs symptômes, mais aussi par la lutte constante pour être pris au sérieux.
– Encourager une gestion active : bien que l’effort personnel (exercices, thérapies cognitivo-comportementales) joue un rôle, le soutien médical reste fondamental pour guider les patients vers des stratégies adaptées. Votre scepticisme initial n’était pas surprenant et reflète une perception partagée dans la communauté médicale jusqu’à récemment. Cependant, la reconnaissance de l’aspect neurobiologique et multifactoriel de la fibromyalgie, appuyée par des données scientifiques solides, nous encourage à adopter une vision plus nuancée. Votre ouverture à remettre en question votre perception initiale montre une démarche précieuse d’évolution professionnelle et un souci d’améliorer la qualité des soins pour vos patients.



